« Les marges, objectif n°1 des banques en ce moment »

Maël Bernier, porte parole du courtier en crédit immobilier Empruntis, ne voit pas les taux bouger dans les prochaines semaines.

Comment voyez-vous les taux évoluer dans les prochaines semaines ?

Nous tablons sur une stabilité des taux. Avec les taux de l’OAT 10 ans qui se maintiennent à des taux bas, cela permet aux banques de renforcer un peu leurs marges, ce qui est leur objectif n°1 en ce moment, tout en ne cassant pas totalement le marché. On a quelques banques qui montent, d’autres qui baissent sur certains profils, mais tout ceci reste un épiphénomène. Globalement personne ne bouge.

Certains de vos concurrents parlent d’une baisse qui pourrait aller jusqu’à 50 points de base dans quelques semaines. Qu’en pensez-vous ?

Ça ressemble à un coup de comm’. On en reparlera dans quelques semaines. De notre côté, on a interrogé toutes les banques, et toutes ont répondu que leur priorité absolue était la marge. Toutes nous disaient prudence et vigilance. Dans ce contexte, nous ne voyons pas pourquoi on aurait des baisses de taux importantes. En temps normal, nous avons la répercussion quasi immédiate dans les barèmes des banques, puisqu’ils suivent quasiment immédiatement les taux de l’OAT. Or, les taux de l’OAT étaient à 3.80% en avril et sont à 2.66% aujourd’hui. Or les barèmes n’ont pas bougé, alors qu’entre octobre 2010 et avril, période durant laquelle les taux étaient passés de 2.50% à 3.80%, les banques avaient suivi à la ligne l’OAT. Si les banques augmentent leurs marges, c’est principalement dans l’optique du respect des critères de Bâle III. Ceux-là sont assez exigeants avec les banques. La Banque de France leur rappelle en outre, par la voix de Christian Noyer, qu’il faut qu’elles reconstituent leurs fonds propres. Or, si on prête avec de la marge, on reconstitue ces fonds. C’est pour cela que nous ne croyons pas à une baisse de la part des banques. D’autant plus que si baisse il y a, normalement, ça se fait traditionnellement en septembre. C’est un mois où les banques sont très actives, se font concurrence et où l’on a des barèmes en baisse. Pour l’heure, nous n’avons rien eu, alors même que les salons de l’immobilier sont passés…

Est-ce que vous sentez plus de sélectivité de la part des banques ?

Là aussi, elles ont été très claires. Quand elles disent « prudence et vigilance », cela signifie qu’elles ne prêtent pas à n’importe qui et qu’elles font très attention à l’endettement. Car si vous prêtez à un couple de gens qui sont un peu justes financièrement, et que l’un d’entre eux perd son emploi dans l’année, ils n’ont dès lors plus les moyens de payer. D’autres banques, qui prêtaient auparavant jusqu’à 39%-40% des revenus font plus attention, et disent qu’elles ne vont pas dépasser les 35%. En revanche, nous n’avons pas encore de la part des banques d’exigence d’un apport, ce qui avait été le cas en 2008. Nous n’avons pas également de restriction sur le crédit relais, ce qui avait également été le cas en 2008. Les banques sont prudentes mais n’ont pas fermé les vannes.

Le respect des normes prudentielles lié à Bâle 3 va-t-il avoir un impact sur l’année 2012 ? Que risque-t-il de se passer si les taux de l’OAT remontent ?

Si les taux de l’OAT remontent, elles ont été très claires : les banques nous ont indiqué qu’elles remonteront leurs taux tout de suite, alors même que si les taux de l’OAT baissent, elles ne suivront pas forcément. Qu’est-ce qui va se passer d’ici trois mois ? C’est bien difficile à dire. Nous sommes en train de sauver la Grèce, mais ceci ne représente que très peu dans les comptes des banques. En revanche, si le problème italien venait à être sur la table, ce serait autre chose. Il ne faut pas donc s’attendre à des éclaircies d’ici au début de l’année. D’autre part, la période des présidentielles est souvent un moment où les emprunteurs attendent. 2012 risque donc de ne pas être une année dynamique, au moins jusqu’aux présidentielles.

Est-on dans la même problématique sur Lyon ?

Sur Lyon spécifiquement, on reste sur une région très dynamique, où il y a de l’emploi, où des jeunes s’installent, et où les prix restent relativement abordables par rapport à Paris. Nous avions réalisé un calcul simple à ce sujet : un couple qui rembourserait 1500 euros par mois sur 20 ans peut acheter 33 m2 à Paris, alors qu’il peut acheter en Province, à 3000 euros du m2, une surface de 87m2. Cela reste donc très raisonnable. En outre, à 4.30%, si on prend en compte une inflation de 2%, le crédit reste peu cher, même si les taux ont un petit peu remonté. Il faut se souvenir qu’en 2008, les taux des banques étaient montés à 5.5%. On reste donc sur des taux très bas.

 






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