Saint-Paul / Saint-Joseph : quand les prisons s’ouvriront…
Les travaux des prisons Saint-Paul et Saint-Joseph vont commencer dans quelques mois. Le promoteur, Ogic, expliquait récemment son projet de réhabilitation sur l’îlot Saint-Joseph, réalisé de concert avec celui de l’îlot Saint-Paul.
Dans quelques mois, le projet de réhabilitation des prisons Saint-Joseph et Saint-Paul va bientôt entrer dans sa phase opérationnelle. Lauréat d’un appel à projet avec la faculté catholique et Sofade, le promoteur OGIC présentait il y a quelques jours une partie de cet ambitieux projet, qui mêle préservation du patrimoine, mais aussi mixités sociale et fonctionnelle. Le tout pour un coût estimé de 150 millions d’euros sur l’ensemble des deux sites.
Pour l’heure, rien n’a changé à proximité des deux prisons depuis le départ des anciens prisonniers pour Corbas, en 2008. Tout juste peut-on remarquer un cours Charlemagne un peu plus emprunté, du fait de la récente ouverture, plus au sud de la Presqu’île, du Centre commercial de la Confluence. Entre la toute nouvelle place des Archives et le quai Perrache, au nord du cours Suchet, seuls les rares passants traversant les voutes animent le quartier…
Commencement des travaux dans quelques mois
A l’intérieur de la prison Saint-Joseph - la plus proche du quai Perrache - le temps, aussi, est comme figé. Le bâtiment, qui appartient toujours à l’administration pénitencière, n’a pas encore connu de modifications. Il devrait définitivement changer de mains en juillet. Dès lors, la mise en œuvre du projet pourra commencer, avec un début des travaux programmé dans le courant du second semestre.

« L’Etat souhaitait que le projet de reconversion des prisons fasse une part importante à la conservation du patrimoine » explique Stéphane Gouttenoire, directeur de l’agence Rhône-Alpes d’OGIC. Sur l’ensemble des deux sites, la moitié des bâtiments d’origine seront ainsi préservés. La faculté catholique sera l’aménageur de l’îlot Saint-Paul – le plus proche de Perrache – qui couvre une surface de 35.000 m2. Il accueillera, à la rentrée 2015, le campus universitaire de la faculté catholique de Lyon. Pour sa part, Ogic sera le promoteur et aménageur de tout l’îlot Saint-Joseph, lequel va, dans les deux prochaines années, trouver des destinations multiples, à la fois résidentielles et tertiaires.

Issus du travail d’un architecte urbaniste qui a assuré la cohérence d’ensemble du projet, les travaux dans les deux îlots devraient avancer de concert, les deux promoteurs du projet ayant déposé de concert leurs permis de construire. « Nous sommes exactement sur le même rythme» explique Stéphane Gouttenoire. L’îlot Saint-Joseph devrait ainsi être achevé fin 2014, et l’îlot Saint-Paul début 2015.
Saint-Joseph, une vocation résidentielle et tertiaire
L’îlot Saint-Paul fonctionne suivant un plan panoptique, avec des bâtiments en étoile, qui seront tranformés en salles de classe. De la même manière, aux angles de cet îlot, des bâtiments neufs accueilleront l’université et ses commerces. Une rue couverte traversera l’îlot de la Place des Archives jusqu’à la Rue Delandine, face à la future entrée de l’îlot Saint-Joseph.
A côté de l’îlot Saint-Paul, à unique vocation universitaire, l’îlot Saint-Joseph trouvera des destinations multiples. Les murs d’enceinte de la prison vont ainsi être démolis, pour laisser place aux bâtiments intérieurs, à l’intérieur desquels 5 des 6 bâtiments seront démolis. L’idée étant de faire de ce lieu d’exclusion un lieu ouvert sur l’extérieur. « Depuis la place des archives, nous pourrons cheminer à l’intérieur de la rue couverte de l’Université Catholique de Lyon, traverser la rue Delandine, arriver dans ces jardins et aller jusqu’au quai Perrache » explique Régis Hérouard, directeur général adjoint d’OGIC. L’îlot abritera au centre une série de jardins arborés, dont la traversée respectera le plan en peigne historique de la prison. « Autour de ces bâtiments, il existe des galeries de circulation que l’on va réhabiliter et redonner leur usage d’origine, et autour desquelles on va aménager des jardins » note Stéphane Gouttenoire. Tout cet espace central sera ouvert en journée. Au centre, la chapelle sera conservée, tout comme le bâtiment d’accueil du quai Perrache, ainsi que le bâtiment central de la rue Delandine. L’ex-chapelle sera utilisée par Habitat et Humanisme, et sera transformée en brasserie. L’association occupera également les bâtiments de la rue Delandine, face à l’université catholique.

L’ensemble de la façade est de l’îlot, donnant sur le quai Perrache, sera consacrée aux bureaux, lesquels développeront une surface de 11.300 m2, répartis sur trois bâtiments. « On gardera le bâtiment central, et on l’entourera de deux bâtiments neufs » explique Régis Hérouard. Ceux-ci, revêtant une façade vitrée pour faire entrer le plus possible de lumière, devraient constituer un mur anti-bruit, permettant de préserver le calme au centre de l’îlot.
Logements sociaux et résidence intergénérationnelle
A l’angle du Cours Suchet et de la rue Delandine, un important bâtiment résidentiel fera l’angle, répondant au bâtiment de bureaux faisant l’angle des cours Perrache et Suchet. Au centre de ces deux bâtiments, une des anciennes bâtisses de la prison accueillera aussi des logements. Au total, 106 appartements en accession libre seront livrés fin 2014, et sont d’ores et déjà commercialisés.
Au nord, au croisement des rues Delandine et Dugas Montbel, un nouveau bâtiment viendra faire l’angle. Il accueillera d’une part commerces et logements en accession libre, et d’autre part une résidence intergénérationnelle, laquelle abritera à la fois des étudiants et des pensionnaires plus âgés sortant d'hôpital. Toujours le long de la rue Dugas Montbel, un autre bâtiment résidentiel accueillera 66 logements sociaux vendus à l’OPAC du Rhône, sur 6000 m2.

L’architecture moderne des bâtiments côtoiera, au final, l’architecture des années 1830, promue par Louis Pierre Baltard, l’architecte de la prison. « C’est un exercice toujours délicat pour des architectes de promouvoir une écriture d’architecture contemporaine à côté d’éléments patrimoniaux qui sont conservés » relève Stéphane Gouttenoire, qui juge toutefois le projet « extrêmement intéressant puisque ces bâtiments anciens restructurés vont apporter une identité au site tout à fait singulière, et vont faire que l’ensemble va trouver une cohérence ». Cohérence d’usage aussi : « quand vous aurez une résidence intergénérationnelle sur notre îlot, on peut imaginer que les étudiants de l’université catholique constitueront la première population intéressée par cela, de même pour la brasserie à l’intérieur de l’îlot » explique Stéphane Gouttenoire. En attendant, au calme du Nord du quartier Charlemagne va se substituer, pendant deux ans, des travaux.
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