Lyon : les promoteurs inquiets sur les logements à prix maîtrisés
Le président de la fédération des promoteurs, Frédéric Marchal, a interpellé vendredi, lors de l’inauguration du salon de l’immobilier, Gilles Buna, le vice-président du Grand Lyon, sur la question de l’introduction d’un nouveau quota de logements à prix maîtrisés.
L’inauguration du salon de l’immobilier a été le théâtre vendredi dernier d’un échange entre le patron des promoteurs, Frédéric Marchal, et le vice-président du Grand Lyon, Gilles Buna, sur la question des logements à prix maîtrisés, lors de leurs discours respectifs. Car la hausse des prix de l’immobilier neuf sur Lyon –qui a encore atteint 13% l’an dernier- incite les collectivités territoriales à se saisir du sujet de la cherté du logement. Celles-ci planchent ainsi sur la façon de faire émerger une offre de logements neufs à prix abordables.
Or certains dispositifs coercitifs qui pourraient être introduits dans cette optique inquiètent les promoteurs, notamment celui qui consisterait à mettre en place une quotité de logements à prix maîtrisés, en plus de l’offre de logements sociaux déjà imposée dans tout programme immobilier construit sur le territoire du Grand Lyon.
Le logement abordable fait débat
Du coup, Frédéric Marchal a laissé transparaitre vendredi 16 mars, lors de son discours d’inauguration du salon de l’immobilier, une certaine inquiétude de la profession vis-à-vis de cette possible nouvelle exigence en matière de logements à prix maîtrisés. Une « opération qui viserait à introduire, dans le PLU de Lyon peut-être, l’idée qu’à côté du logement social que nous soutenons déjà à 25% pour la plupart des secteurs dans le cadre des secteurs de mixité sociale, il puisse y avoir une quotité de logements à prix maîtrisés, vendus en dessous du prix du marché. Nous sommes réservés, voire très réservés, sur cette option » a expliqué le patron des promoteurs.
Selon lui, ce sont actuellement les acquéreurs achetant des appartements sur le marché libre qui assurent le soutien au logement social. Une sorte de subvention accordée par les accédants à la propriété du secteur libre aux bailleurs sociaux, qui achètent des logements en dessous du prix de revient. « L’immobilier neuf vendu sur le marché libre supporte déjà le différentiel de prix existant entre les prix de vente des logements sociaux, qui sont vendus aux bailleurs sociaux à un prix inférieur à leurs prix de revient, et les logements neufs vendus sur le marché libre, qui supportent ce différentiel. Ce que nous redoutons, c’est qu’en introduisant dans le PLU une nouvelle quotité de logements en accession abordable, on reporte une nouvelle fois sur les épaules des acquéreurs sur le marché libre le différentiel du prix de vente » s’est ému Frédéric Marchal.
Des clauses anti-spéculatives insuffisantes ?
Ce dernier a par ailleurs mis le doigt sur la question de la plus-value réalisée par le propriétaire en accession sociale, qui peut paradoxalement s’avérer bien plus importante qu’un propriétaire ayant payé son appartement au prix fort. « Est-il juste que quelqu’un qui achète un logement 20% ou 30% moins cher que son voisin de palier alors même qu’en cas de revente, il bénéficie à plein de la plus-value qu’il va pouvoir engranger en faisant cette transaction ? » s’interroge-t-il. « Certes, les clauses anti-spéculatives font obligation au vendeur de reverser au Grand Lyon le montant de l’aide qui lui a été consentie », poursuit-il. « Pour autant, si quelqu’un fait une plus-value de 100.000 euros, et qu’on lui demande de reverser l’effort qu’on lui avait accordé lors de son acquisition, qui est de 5.000 ou 10.000 euros, est-il juste que cette plus-value puisse être intégralement conservée par le vendeur ? » a-t-il questionné, tout en soulignant que les clauses anti-spéculatives étaient facilement contournables et limitées dans le temps (8 ans).
Moins disert sur cette question que sur celle des droits à construire, Gilles Buna a tenu à répondre aux inquiétudes des promoteurs en excluant pour l’heure d’introduire cette catégorie hors des zones de mixité sociale. « Cette nouvelle catégorie ne sera introduite que sur les secteurs de mixité sociale (SMS) et sur les ZAC des espaces que nous contrôlons » a expliqué le vice-président du Grand Lyon. « On ne va pas prendre une mesure généralisée pour le moment. On arrivera sans doute à continuer à travailler de concert et sans inquiétude» a dit celui qui est en outre le deuxième adjoint au maire de Lyon.
Ce dernier n’est semble-t-il pas tout à fait parvenu à rassurer la profession. Car côté promoteurs, on souligne que les secteurs de mixité sociale sont loin d’être des secteurs marginaux, notamment sur Lyon. De ce fait, ils craignent que la création d’une nouvelle catégorie destinée au logement abordable au sein de leurs programmes ne se traduise par une plus grande difficulté à atteindre un équilibre économique sur les opérations de promotion, et mette en danger certains acteurs. Autre conséquence redoutée par les professionnels: les prix sur le secteur libre pourraient encore être amenés à monter, afin d’assurer l’équilibre des programmes. La mesure pourrait bien, au final, n’avoir comme seule conséquence, si elle était appliquée, que de « décaler » à la hausse le problème des prix élevés… sans pour autant combler la fracture immobilière.
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