Mise sous surveillance de S&P et incidence sur les taux de crédit immobilier
La possible dégradation de la note de la France par S&P est désormais clairement évoquée depuis sa mise sous surveillance par l’agence de notation. Reste à savoir quel sera l’impact sur le marché obligataire…
S&P a brisé le tabou. Désormais, les notes AAA de l’Allemagne et de la France sont désormais clairement dans le viseur de l’agence de notation, après la mise sous surveillance de leur note par l’agence de notation américaine. Dans les trois prochains mois, on saura donc si les notes des deux premières puissances de la zone euro vont être dégradées.
Et pourtant, malgré cette sombre perspective, les marchés financiers de tous ordres sont restés étonnement calmes. Côté actions, le CAC 40 a perdu un petit 0.44%. S&P a juste freiné le « rally » de l’indice phare de la Bourse de Paris, qui, depuis quelques séances, est revigoré par une perspective de sortie de crise en zone euro.
Sur le front des devises, l’euro est resté quasiment stable, à 1.34$. Et du point de vue du marché obligataire, on est loin de la catastrophe annoncée : la hausse du rendement français atteint certes 11 points de base, mais reste contenue au regard des séances épiques d’il y a quelques semaines. Surtout, le stress n’était guère présent sur les marchés : l’Allemagne, face aux menaces de perte de son triple A, a vu son taux baisser, ce qui a été le cas pour plusieurs pays menacés de dégradation, comme la Finlande.
La hausse des taux de crédit n’est pas une fatalité
Face à cette nouvelle menace, y’a-t-il un risque de voir les taux français remonter en flèche, pour dépasser les 4%, voire les 5% ? Certains le pensent et l’intègrent même dans leurs prévisions. Pour ma part, j’en suis nettement moins convaincu, même si je n’exclus pas, par principe, un tel scénario.
Certes, suite aux diverses dégradations intervenues en Espagne et en Italie, les réactions en chaîne sur les marchés obligataires ne se sont pas faites attendre : les taux espagnols et italiens ont été flirter avec les 6-7%, ce qui a provoqué une nette progression des taux. Mais une dégradation n’est pas automatiquement synonyme de hausse des rendements obligataires : le cas des Etats-Unis, dont les taux ont baissé depuis la dégradation de S&P, en sont la preuve. Le Japon, où les taux des obligations à 10 ans sont inférieurs à 1% avec un AA-, ou encore la Nouvelle-Zélande, sont également là pour nous le rappeler : la dégradation n’aboutit pas forcément à une hausse des taux des obligations d’Etat, ni à une hausse des barèmes de crédit immobilier.
L’arbitrage des marchés
Car faut-il le rappeler : les opérateurs de marchés réagissent toujours en position relative. Ils arbitrent, réfléchissent en fonction de leurs positions ou des opportunités. Jusqu’ici, le chemin de la contagion était tout tracé : la Grèce d’abord, le Portugal, l’Irlande ensuite, l’Espagne, l’Italie, la France et l’Allemagne. Tous ces pays ont tour à tour été dégradés ou pointés du doigté séparément par les agences de notation. Or – et c’est une situation nouvelle - les agences de notation ont aujourd’hui changé de fusil d’épaule : S&P « mutualise » et menace de dégrader tous les pays européens d’un cran en même temps, avec mention spéciale pour la France, qui pourrait écoper d'une dégradation de deux crans. Résultat sur le marché obligataire : le statu quo est de mise, car la position ‘relative’ des pays entre eux n’a pas changé au regard des ‘juges de paix’ que constituent les agences de notation sur les marchés. Même cette situation particulière de la France, déjà fragilisée de facto sur le marché obligataire par rapport aux autres pays notés AAA n’a pas été véritablement sanctionnée par les marchés, au regard du choc qu’une mise sous surveillance aurait pu produire à la mi-août.
Pour autant, peut-on dire que la crise est terminée ? Rien n’est moins sûr. Elle change, en tout cas de nature… Le spectre de la contagion est désormais une peur obsolète : les opérateurs de marché ne peuvent désormais plus jouer sur les craintes de propagation du mal grec à l’ensemble de l’Europe. Les plans de rigueur étant en marche dans tous les pays, les attaques des marchés pourraient bien se faire de manière beaucoup plus épisodique, à la faveur notamment de publications statistiques qui pourraient éventuellement changer la hiérarchie des positions relatives. Le stress des dégradations semble, en revanche, avoir vécu.
| Tweet |
Si vous avez apprécié cet article, s'il vous plait, prenez le temps de laisser un commentaire ou de souscrire au flux afin de recevoir les futurs articles directement dans votre lecteur de flux.
Vousfinancer constate des remontées de taux en septembre
L’intermédiaire constate une stabilité globale des taux de crédit immobilier, mais évoque dans le même temps quelques remontées de taux en septembre.
Les taux de crédit immobilier sont restés stables en août
Selon Cafpi, les taux de crédit immobilier sont restés stables en août. Mais l’intermédiaire note que le vote de confiance pourrait générer de nouvelles tensions susceptibles d’impacter les taux.
La production de crédits à l’habitat remonte au-dessus des 10 milliards d’euros
La Banque de France a fait part de son point mensuel sur le crédit à l’habitat. Les intermédiaires évoquent, eux, une hausse des taux en avril.
Les taux de crédit ont baissé en février, incertitudes pour mars
Crédit Logement a fait part ce jeudi de son traditionnel baromètre mensuel sur le crédit immobilier, qui a révélé une légère baisse des taux. Si la BCE a baissé ses taux directeurs, le biais baissier n’est plus assuré au regard des soubresauts géopolitiques.
La production de crédit immobilier reste en phase de reprise

La Banque de France a fait part de son étude mensuelle sur les crédits aux particuliers montrant une légère hausse de la production. Les taux sont, eux, toujours orientés à la baisse en novembre, selon les intermédiaires en crédit.
La BCE réduit de nouveau ses taux de 25 points de base

Le Conseil des gouverneurs a décidé ce jeudi d’abaisser les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base. Ceci pourrait avoir un nouvel impact sur le crédit à l’habitat, selon Cafpi.
La BCE baisse de nouveau ses taux directeurs
L’institution a abaissé son taux de facilité de dépôt de 25 points de base, une décision saluée par de nombreux intermédiaires en crédit.
La BCE opte pour le statu quo, et ne s’avance pas pour septembre
Lors de sa conférence de presse, la présidente de l’institution a indiqué que la question d’un prochain mouvement sur les taux directeurs en septembre restait «pleinement ouverte».
Première stabilisation des taux de crédit immobilier
La Banque de France a fait état d’une nouvelle chute de la production de crédit à l’habitat en juillet. Toutefois, selon Emprunt Direct, les banques ont laissé leurs taux inchangés en septembre, après des mois de hausse continue.
Retour du stress obligataire
La publication des minutes de la Fed et les bons chiffres de l’économie américaine ont un impact baissier sur les marchés d’actions, et font remonter les rendements des emprunts d’Etat.
Le taux d’usure de nouveau révisé à la hausse
A été publiée ce dimanche la nouvelle révision mensuelle des taux de l’usure. La hausse de ces derniers est plus mesurée qu’au cours des mois précédents.
Le biais des taux de crédit immobilier toujours plus haussier

La Banque centrale européenne a fait état ce jeudi d’une nouvelle hausse de 75 points de base de ses taux directeurs. Un mouvement qui confirme le trend des taux de crédit à l’habitat observé depuis des mois.
La BCE sonne le glas des taux négatifs
Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever de 50 points de base ses trois taux d’intérêt directeurs.
La production de crédit en avril avoisinait ses plus hauts niveaux sur 5 ans
C’est ce qu’a révélé la Banque de France dans son son dernier point mensuel portant sur les crédits aux particuliers.
La hausse des taux s’accélère, le nombre de prêts accordés s’affaiblit
Les taux de crédit immobilier poursuivent leur remontée, notent les courtiers en crédit immobilier. L’observatoire CSA/Crédit Logement a, lui, dévoilé ses statistiques au titre du mois de mai, qui confirme ce mouvement de hausse.


















Commentaires
Pas encore de commentaire.
Laisser un commentaire