Une offre toujours « très restreinte » sur Lyon 6°
Vincent Mazzocco, négociateur chez Guy Hoquet 6°, indique que le marché immobilier du sixième arrondissement est toujours très dynamique.
Quelle est la situation aujourd’hui sur le marché du sixième arrondissement de Lyon ?
Le marché du sixième arrondissement est toujours très tendu, avec très peu d’offres. Les dernières mesures gouvernementales n’ont pour l’instant pas eu d’impact sur notre activité. Tant qu’ils ne touchent pas à la résidence principale, il n’y a pas vraiment d’impact. Tous ceux qui, en revanche, vendent une résidence secondaire vont devoir payer de la plus value, et ça aura un impact. La moitié de nos ventes concernent en effet la résidence principale. L’année dernière, il y avait eu une très grosse poussée des ventes aux investisseurs : ces derniers, qui n’investissent plus en Bourse, se repliaient sur la pierre parce que d’importantes mesures fiscales avantageaient l’investissement immobilier. Il faut dire que l’immobilier reste le meilleur placement : si l’on regarde l’évolution des prix depuis 30 ans, ceux qui ont placé dans la pierre ont toujours bien fait… Même en prenant en compte les mesures gouvernementales, placer dans l’immobilier reste toujours plus intéressant qu’un livret A.
Le sixième fait partie des quartiers de Lyon les plus cotés. Ne craignez-vous tout de même pas un retournement dans les prochains mois, avec un certain effet retard?
L’augmentation des taux pourrait avoir un impact. Nous sommes aujourd’hui sur du 4% hors assurance sur 15 ans, ce qui est loin d’être des taux rédhibitoires. Le marché de l’emploi pourrait également jouer. Un certain de nombre de cadres supérieurs pourraient être touchés par le chômage. J’ai notamment le cas d’une cliente qui m’a indiqué que son notaire lui conseillait d’attendre un peu pour l’achat de son appartements, du fait que beaucoup de gens pourraient, dans quelques mois, ne plus payer leur crédit. Je peux croire ça sur d’autres secteurs que le sixième, mais concernant notre secteur, il semble assez protégé, du fait qu’il concentre des gens issus des catégories socio professionnelles supérieures, traditionnellement moins touchées par le chômage.
Le sixième en termes d’offres est peut-être plus réduit que d’autres quartiers de Lyon ?
L’offre est tendue, du fait d’un marché très réduit : le sixième concentre 45000 habitants et 20000 boites aux lettres. C’est pour cela que les prix continuent à augmenter : tous les gens veulent habiter dans les mêmes secteurs : Presqu’ile, Croix Rousse, et sixième. Or nous avons une offre très restreinte sur ces quartiers-là.
La demande se tient encore sur le secteur ?
Dès que nous rentrons une offre à un prix correct, les biens partent très vite.
Les prix en termes de dynamique depuis le début de l’année ?
Sur les derniers biens que nous avons rentrés, les prix sont très clairement à la hausse. J’ai notamment rentré récemment un appartement à 6000 euros du mètre carré. Le bien est entièrement rénové, dans un immeuble de bon standing de 1937, avec façade ravalée. Je sais qu’un bien d’exception, qui donne sur la Place Puvis de Chavannes s’est même récemment vendu 6500 euros du mètre carré. Il n’y a toutefois pas de loi sur les produits d’exception : dans la mesure où vous avez des prestations très haut de gamme, vous allez pouvoir vendre à des gens qui sont prêts à mettre beaucoup d’argent pour des produits très haut de gamme.
Sur le cœur des prix dans le sixième arrondissement, nous sommes sur quelle fourchette de prix ?
Nous sommes plutôt sur du 4000 euros du mètre carré. Après, nous avons aussi vendu récemment un appartement à 3180 euros du mètre carré rue Juliette Récamier, pas très loin du cours Lafayette. C’était un petit appartement en bon état, parquet chêne, une chambre , un séjour, cuisine séparée, une petite salle d’eau… Mais il était localisé sur le terrain des hospices civils et le bail courait jusqu’en 2020. Beaucoup de gens étaient effrayés par ça : pourtant le prix attirait énormément. On l’a vendu au prix, avec plusieurs rebondissements, deux compromis ayant sauté. C’est un exemple de produit situé dans le sixième et qui n’est pourtant pas très cher. A côté de cela, il y a des produits qui se vendent à 5000 euros du mètre carré si vous êtes dans du bel ancien ou du récent.
Il y a un quartier, Bellecombe, qui est un peu excentré vis-à-vis du sixième… Les prix sont-ils moins élevés dans ce secteur ?
J’ai vendu en août un appartement à 3430 euros du mètre carré plus un parking en sous sol, balcon, traversant sud-nord, très lumineux au quatrième étage d’un immeuble de bon standing des années 80. Il s’est vendu à des prix beaucoup plus abordables que le reste du sixième, mais il disposait de beaucoup de points positifs, comme le fait qu’il soit proche du métro, dans un secteur calme.
Est-ce que l’écart entre Bellecombe et le reste du sixième reste le même?
Non, on peut dire que la décote se réduit, du fait de l’amélioration de Bellecombe : toute l’avenue Thiers est presque entièrement finie, même l’immeuble de l’Armée du Salut est quasiment terminé. EDF a fait un très bel immeuble HQE avec un petit parc devant. C’est un quartier que les gens ont redécouvert, parce qu’il propose plein d’avantages : il est calme, doté d’écoles, proche des transports en commun et de la gare.
Sur le marché locatif, quels sont les loyers pour un T3 sur Lyon 6°?
On a un T3 meublé à 1135 euros en annonces. En location, on est plutôt pour sur du 14 euros du mètre carré. Le marché locatif se porte bien dans le sixième. C’est un quartier qui attire, notamment des étudiants, du fait du calme et de l’aspect vivant et chic du sixième. Les étudiants qui viennent ici vont en prépa au lycée du parc, à Lyon 3 et à la Doua.
En termes de secteurs, quels sont ceux qui sont plus prisés que d’autres ?
Le secteur autour des métros Foch et Masséna est très prisé, particulièrement le secteur situé entre la rue Sully et la rue Bossuet. Il y aussi le secteur situé entre le cours Vitton et le Parc, avec des immeubles récents, de bon standing.
Comment voyez-vous le marché évoluer dans les prochains mois ?
Pas mal de magazines spécial immobilier font leur Une sur l’effondrement des prix. C’est un peu le fantasme du black-out. Il est vrai que les marchés financiers n’ont jamais été aussi peu sûrs et que tout ceci va avoir des répercussions sur les mesures fiscales qui vont être prises dans les prochains mois. Je ne pense en effet pas qu’ils vont s’arrêter aux mesurettes du mois d’août. Ils attendent néanmoins la présidentielle. François Hollande a dit que, s’il était élu, il y aurait une vaste réforme de la fiscalité. Il se peut que l’immobilier soit une des premières choses qui soit touchée. Je ne veux toutefois pas faire de prévisions noires. Pour l’instant, ça se tient, il y a toujours de la demande, les taux d’intérêt sont encore favorables, et il n’y a pas de rupture. Je n’ai pas de gens qui me disent : ‘on va attendre les élections’ pour rechercher. Là où il pourrait y avoir une certaine baisse dans l’activité, ce sont pour les gens qui achètent pour revendre avec plus values. La réforme va les bloquer. Mais pour les investisseurs qui achètent pour louer, eux vont continuer à investir pour leur retraite.
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Commentaires
Pourtant c est pourri cet arrondissement :
La bulle immobiliere j’aurai été fier d’être rester locataire
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A Lyon 6ième, « les prix sont très clairement à la hausse », nous dit l’agent immobilier, dont l’avis, comme chacun sait, est parfaitement indépendant, n’étant pas lui-même directement intéressé à la chose… Alors que partout ailleurs, le retournement des prix et des volumes de vente est constaté, Lyon 6ième semble être atteint du syndrome du village d’Astérix, ou du « Ailleurs oui ! mais pas chez nous ! », comme si l’on était sur une autre planète où les gens ne comptent pas et achètent les yeux fermés.
L’avenir nous dira où se situe la vérité !