La fin du Scellier, « une annonce très décevante »
Frédéric Marchal, le président de la Fédération des Promoteurs Immobilier de la région lyonnaise, réagit aux annonces faites hier par François Fillon concernant l’immobilier neuf.
François Fillon a annoncé la fin du dispositif Scellier à la fin 2012. Quelle est votre réaction ?
C’est une annonce très décevante, d’autant que nous avons une activité sur l’agglomération lyonnaise dans le cadre de l’immobilier neuf qui nous permettait de réaliser une opération sur deux à destination d’un acquéreur en investissement locatif. Et il est regrettable que la fin du dispositif Scellier ait été annoncée à la fin de l’année 2012, car la production de logements locatifs privés est indispensable à l’activité de notre agglomération lyonnaise. Quand on sait que c’est grâce au logement locatif privé que l’ensemble du marché de la location privée, notamment sur l’agglomération lyonnaise, est resté extrêmement sage, et que le montant des loyers n’a pas explosé au cours des dernières années, c’est regrettable que l’on mette un coup de frein à l’investissement locatif privé. Pour mémoire, au cours des 10 ans, les loyers ont augmenté de 30%, alors que les revenus des ménages ont augmenté de 43%. L’accroissement des loyers a été moins rapide que la hausse des revenus des foyers, et c’est grâce à la quantité des logements locatifs privés mis sur le marché que les loyers ont été contenus. Dans le même temps, le prix du neuf a doublé, et le prix de vente des transactions dans l’ancien a augmenté de 141%. Donc quelque part, cet abandon du dispositif Scellier va générer une tension sur le marché locatif privé qui est regrettable, parce que le monde des bailleurs sociaux n’est pas à même de mettre sur le marché l’ensemble des logements propres à satisfaire l’ensemble des besoins qui s’expriment sur le marché locatif.
Le premier ministre a indiqué que le Scellier était source d’inflation des prix immobiliers. Partagez-vous cette analyse ?
Pour la profession, ce qui a été source de hausse des prix du logement neuf, c’est la conjugaison de deux facteurs. D’une part, la rareté foncière est le premier élément d’inflation du logement neuf. Si le foncier existe physiquement dans Lyon ville et l’agglomération lyonnaise, les terrains ne sont pas forcément sur le marché, parce que les propriétaires, pour un certain nombre de raisons, n’ont pas vocation à mettre en vente leur propriété. Le foncier privé disponible est très peu abondant. D’autre part, nous sommes à la fin des grandes opérations publiques d’aménagement sur l’agglomération lyonnaise, qui ont porté son développement. Je pense notamment à Confluence, au Bon Lait, à la Dunchère, et à la ZAC de la Buire. Elles ont alimenté la production au cours des dernières années. Toutes ces opérations sont en voie d’achèvement et les prochaines opérations arriveront dans deux ans. Nous sommes donc dans un contexte où il y a peu de foncier public, et où le foncier privé est rare. La principale source d’inflation des prix des logements neufs est due à la rareté du logement neuf. L’autre source d’accroissement des prix a été l’augmentation de la règlementation, et notamment la qualité que l’on a donné au logement en intégrant ce que sont les normes BBC. Elles vont dans le sens d’une qualité du bâti et d’une amélioration de la qualité de nos logements en vue d’une économie forte de la dépense énergétique de ceux-ci. Tout ceci a un impact sur les prix.
Selon vous, le retrait du dispositif Scellier ne va donc pas avoir de conséquences baissière sur les prix ?
Bien sûr que non. L’offre foncière est extrêmement réduite. Si vous regardiez ce qui est disponible en termes de logements à la vente sur l’agglomération, c’est extrêmement modeste. Il y a environ 3000 logements disponibles sur celle-ci, alors que le marché est susceptible de représenter 4000 ou 4500 ventes cette année. L’offre à la vente est faible : il n’y a aucun logement construit. Il n’y a absolument pas de raison de penser qu’il va y avoir une diminution des prix à l’avenir, puisque le foncier étant peu abondant, l’offre étant peu disponible, les prix restent soutenus.
Quelles pourraient être les mesures en termes d’assouplissement de la règlementation qui permettraient au marché de ne pas sombrer en termes de transactions ?
En fait, si l’on considère que ce qu’a annoncé François Fillon lundi matin était l’abandon du Scellier à la fin 2012, il y a aura encore sur 2012 la possibilité de profiter de ce dispositif fiscal, qui présente un intérêt pour les personnes désirant faire un investissement locatif. Au-delà, en 2013, ce que sera l’activité économique, car l’achat immobilier est un achat de la confiance en l’avenir. Si en fin 2012, nous sommes dans une phase où la croissance économique, nous aurons sans doute un retour des primo-accédants. Il faut donc se projeter à ce que sera l’activité économique dans un an. C’est un peu le défi. L’année 2012 sera une année encore paisible, dans le sens où l’accession à la propriété et l’investissement Scellier pourront encore cohabiter intelligemment. L’interrogation se porte plutôt sur l’avenir.
En 2013, si les prix continuent à monter, les accédants risquent de ne pas revenir, non plus, sur le marché.
C’est très juste. Le risque est là. Le seul moyen d’avoir des logements accessibles, c’est d’avoir un foncier abondant. La rareté crée l’exclusion. Moins il y a de terrains, plus il est vendu cher, et plus ceci produit une production de logement cher, et inaccessible au plus grand nombre, ce que toute la production regrette.
C’est un appel aux collectivités pour libérer le foncier ?
Il y a une accélération pour libérer le foncier. Nos élus, sur l’agglomération lyonnaise, sont parfaitement informés de la situation, et nous témoignent leur désir d’activer l’engagement des opérations publiques. Mais il y a le délai indispensable au montage de celles-ci. Pour les 18 à 24 mois qui viennent, il y aura extrêmement peu d’opérations nouvelles.
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Commentaires
Au contraire, il pose les bons problèmes. Le Grand Lyon doit avoir une vraie politique foncière. ça n’a pas été fait à Lyon depuis Barre… Avec le BBC et toutes les règlementations qui s’accumulent, les promoteurs ne peuvent pas baisser les prix. : un immeuble c’est un produit industriel, avec des coûts qui s’accumulent…
Ok donc la construction n est plus rentable en france.
On fait quoi? On emmigre dans les pays comme l allemagne qui savent construire pour 2 fois moins cher?
Si tu connaissais les prix allemands, tu te rendrais compte que l’on est pas 2 fois moins cher… C’est de la propagande de bulleux immobilier!!! Les allemands n’ont pas toutes les normes françaises, contraignantes à souhait… Pour résumer, ils ont peut être des panneaux solaires sur le toit, mais leurs constructions neuves sont encore loin des normes françaises….
Pour relancer l’immo, il faut faire un « scellier » dédié aux jeunes primo accédant avec 30% du montant d’achat en réduction d’impot sur 10 ans, en plus ça encouragera le travail…
Ce sera plus équitable, car aujourd’hui seul les vieux qui sont déjà multi proprio peuvent défiscaliser sur le dos des jeunes via les impots…
Alors pour relativiser cet article, voici les dernières stats des promoteurs :
http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20111109.CHA6695/immobilier-ces-10-villes-ou-les-prix-des-appartements-neufs-baissent.html
où on y apprend :
– le nombre de logements neufs vendus entre janvier et septembre 2011 ont reculé de 17%, tandis que les stocks ont augmenté de 31%. Et cette tendance a évidemment eu un impact sur les prix de vente
– Prix : PACA : Nice et la Côte d’Azur […]une baisse de 5,6% sur un an) Marseille et son agglomération -1,8% ainsi que Aix en Provence – 17,4%.
Enfin, et c’est tout un symbole, Les rares programmes neufs sortis de terre à Paris ont également donné lieu à des révisions tarifaires. Sans préciser quelle était son ampleur, Marc Pigeon, le président de la FPI, a reconnu une « baisse des prix » dans la capitale.
– Les promoteurs regardent avec d’autant plus d’inquiétude cette tendance à la baisse qu’elle est intervenue avant même que le gouvernement annonce une remise en cause partielle de son soutien financier au secteur
Pour info, un peu après Challenges, mais avec des données complémentaires,
http://www.lyonpoleimmo.com/2011/11/09/13702/immobilier-neuf-baisse-des-transactions%e2%80%a6-et-des-prix/
Les données sur la région lyonnaise de la FPI arrivent dans quelques minutes. En attendant, je vous laisse le lien des données Adéquation, parues il y a deux semaines http://www.lyonpoleimmo.com/2011/10/25/13326/ventes-en-immobilier-neuf-30-depuis-debut-2011-a-lyon/
Scellier=escroquerie
Les jeunes qui travaillent péniblement et qui ne peuvent pas se payer un logement trop cher, payent néanmoins par leur impots la defiscalisation accordées à de vieux inactifs qui mulptiplient les acchats immo et font payer par ce biais un loyer aux premiers (double peine pour les uns, double gain pour les autres). Etonnant même qu’un tel dispositif qui met sur un pied d’inégalité sur le marché du neuf, primos et investisseurs, ait pu être validé constitutionnelement par le conseil d’état. Bref, une loi faite sur mesure pour faire monter les prix. Et pour les défenseurs des promotteurs « legam » et tant d’autres, il ne faut pas oublier quand même qu’il y a une sacrée marge d’économie dans la prommotion immobilière pour faire baisser le coup de construction en France: rien que le budget publicité, il y en a plus qu’assez de voir les panneaux publicitaires réservés quasi en exclusivité à l’immo et à ses moyens de financement et de vider quotidiennement la boite à lettre de belles brochures publicitaires sur papier glacé. A quoi bon faire de la pub pour un produit dont on nous bassine en plus qu’il y a pénurie et pour lequel les gens vont spontanément essayer de se l’acheter par besoin primaire??????
logements insuffisants…Le diagnostic est simple: les subventions pour les pauvres (allocations, étudiants etc…), font que les riches investissent dans du logement, qui lui même est subventionné à l’achat (lois diverses de défiscalisation type derobien). Résultat, les riches achètent chers un bien qu’ils ne peuvent louer que cher des biens à des subventions. Personne ne peut louer moins cher car les subventions paradoxalement augmentent les prix. Pour couronner le tout, les promoteurs limiteraient les constructions pour garder une certaine rentabilité. La solution: construire d’urgence comme dans les années 70 des HLM en périphérie mais en amenant des transports et avec des logements à taille humaine. L’argent des codevi pourraient servir à celà…
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Faudrait organiser une quete pour ce brave monsieur.