Ordonnance du 25 mars : la CAPEB lance elle aussi un cri d’alarme

La CAPEB a écrit au ministre Julien Denormandie pour demander plus de concertation entre la filière et le gouvernement.

Après le cri d’alarme de la FNAIM et divers acteurs du secteur de la construction, la CAPEB a elle aussi averti ce jeudi sur les effets délétères qu’aura l’ordonnance du 25 mars dernier sur le secteurs de la construction.

Le président de la CAPEB, Patrick Liébus, a indiqué avoir écrit en ce sens au ministre du logement. « Nous avons demandé au ministre du Logement que le gouvernement modifie les dispositions de l’ordonnance du 25 mars 2020, qui autorise les reports de différents délais d’instruction à la fin de la période d’urgence sanitaire. Cette disposition aura des effets désastreux. Elle annihilera, de facto, toute reprise de l’activité économique des entreprises et des artisans du bâtiment dans la construction », a indique le responsable.

Le souhait d’une plus grande concertation

Patrick Liébus s’étonne en outre d’une mesure prise sans dialogue avec le secteur. « Ces dispositions ont été prises sans aucune concertation avec la filière. Pour notre part, comment expliquer à nos entreprises que, du fait de la difficulté d’instruction des dossiers, elles devront subir des pertes d’activité considérables à la sortie du confinement ? Julien Denormandie nous a donné des assurances que cette ordonnance serait revue en conséquence, la CAPEB souhaite que cela soit fait désormais rapidement, dans le cadre d’une concertation des acteurs de la filière construction.»

Les petites entreprises, actuellement « confrontées à une situation d’une extrême gravité », recherchent selon la confédération les moyens de poursuivre leur activité dans des conditions de sécurité optimale et de conserver leur personnel en vue d’une prochaine reprise. Elle rencontrent encore parfois, selon elle, « de grandes difficultés à bénéficier de chômage partiel pour sécuriser leurs salariés (difficulté d’accès au site, difficulté pour récupérer ses codes, accès à un mauvais dossier d’entreprise, une fois les codes obtenus, demande de justification disproportionnée, etc.) ».

La CAPEB met en outre en avant que leur trésorerie a déjà été dégradée par une année de grèves et de manifestations, et qu’elle « pourra difficilement supporter cette nouvelle épreuve, malgré l’assouplissement des conditions d’attribution du fonds de solidarité aux travailleurs indépendants ». Elle note en outre que sur ce dernier point, « beaucoup reste à faire néanmoins ».

L’activité du BTP perturbée jusqu’au début de l’année 2021 ?

Elle souligne que la reprise sera très compromise par l’actuelle suspension des délais d’instruction des permis de construire et de toutes les demandes d’urbanisme. Selon elle, celle-ci entraînera « inéluctablement un arrêt des chantiers au-delà du simple délai de 3 mois reporté au 24 juin que prévoit cette ordonnance ».

Ceci pourrait même porter, dans les conditions actuelles, l’éventualité d’une reprise au début de l’année prochaine. « L’engorgement des demandes à traiter lors de la sortie de l’urgence sanitaire, les délais légaux, les demandes de pièces complémentaires et les recours des tiers qui ont eux aussi été suspendus vont certainement perturber l’ensemble de l’activité économique du BTP jusqu’au début de l’année 2021 », conclut l’organisation.






Si vous avez apprécié cet article, s'il vous plait, prenez le temps de laisser un commentaire ou de souscrire au flux afin de recevoir les futurs articles directement dans votre lecteur de flux.

Commentaires

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

(requis)

(requis)


La CAPEB veut un budget prenant en compte les besoins des TPE

La CAPEB a appelé à un budget «prenant réellement en compte les besoins des TPE du bâtiment dans un contexte de défaillances d’entreprises et de suppressions d’emplois».


Saint-Priest : le nouveau plan de sauvegarde pour Bellevue adopté

nullCe plan de sauvegarde 2025-2030 concerne les copropriétés Bellevue à Saint-Priest.


L’ANAH annonce la réouverture de la plateforme de dépôt MaPrimeRénov’

Après une fermeture la semaine dernière suite à un engorgement, la plateforme rouvre ce mardi 7 octobre.


MaPrimeRénov’ : La plate-forme en maintenance

La plateforme de dépôt a été placée en maintenance jusqu’en début de cette semaine, a indiqué l’ANAH vendredi.


Pose de la première pierre du projet de réhabilitation du foyer d’Ainay

Celui-ci est situé rue Jarente, dans le 2e arrondissement de Lyon.


Réouverture de MaPrimeRénov’

Le dispositif rouvre ce 30 septembre et fait l’objet d’un recentrage et d’une territorialisation. La lutte contre la fraude et les abus est également mise en avant par le ministère.


«Il y a trop d’instabilité, pas assez de clarté»

nullDominique Guiseppin est le président de la CAPEB Auvergne-Rhône-Alpes. A quelques semaines de la fin de son mandat, nous évoquons avec lui le contexte actuel au sein duquel évoluent les entreprises artisanales du bâtiment.


Chaudières biomasse : la CAPEB fustige «une décision incompréhensible»

Selon la confédération des petites entreprises du bâtiment, l’exclusion des chaudières biomasse du dispositif MaPrimeRénov’ «fragilise toute une filière».


La FFB engage un recours contentieux sur la REP PMCB

La fédération entend mettre l’État devant ses responsabilités.


Le statut du bailleur privé, l’une des mesures souhaitées par le Pôle Habitat FFB

Lors de sa convention nationale, la fédération a également appelé à une simplification massive, et à une stabilité et une visibilité fiscale.


Extinction des réseaux 2G et 3G : mobilisation pour une mise à niveau du parc d’ascenseurs

Les réseaux s’éteindront à partir du 31 mars 2026. Valérie Létard entend mobiliser le secteur.


L’artisanat du bâtiment «s’enfonce dans une crise durable et profonde»

La CAPEB organisait ce jeudi sa conférence de presse de rentrée, et a fait part à cette occasion de sa dernière note de conjoncture.


Pour la FFB, la politique de la rénovation énergétique est «sacrifiée»

C’est ce que déplore la fédération, suite à la diffusion d’un projet de décret et d’arrêté définissant les conditions de redémarrage de MaPrimeRénov’.


Un potentiel de reconversion des immeubles de bureaux dans les métropoles

Une étude de JLL fait un point sur la transformation des bureaux dans les grandes métropoles françaises. Selon celle-ci, 1,3 million de m² de bureaux vacants sont transformables, et pas nécessairement en logements.


La lutte contre la fraude à MaPrimeRénov’ se poursuit

Un certain nombre de mesures a été dévoilé vendredi.