« Une baisse de plusieurs dizaines de milliers de ventes » en 2012

Selon Maître Pierre Bazaille, président de l’institut notarial de l’immobilier, le marché national devrait se contracter en 2012, même si les prix de l'immobilier devraient se maintenir dans les grandes agglomérations.

Sur le marché immobilier national, est-ce que les deux plans de rigueur successifs ont eu un impact sur le marché immobilier ? Va-t-on assister en 2012 à une baisse des prix du fait de ces changements de fiscalité et de l’environnement général ?

Pour 2011, contrairement à ce qui peut se dire ou s’écrire ici et là – j’ai lu dans un média national que l’on annonçait 700 000 ventes – nous sommes, sur les 10 premiers mois de l’année, sur un rythme de 800 000 ventes sur 12 mois glissants. Le média en question reprenait des dires de certains réseaux d’agences immobilières. De ce côté-là, le notariat s’inscrit en faux : nous ne pensons pas que l’on sera sur des volumes de 700 000 comme on a pu le dire. Au contraire, les volumes de l’année 2011 seront assez hauts. L’année dernière, nous avions constaté 792 000 ventes dans l’ancien. On devrait, sauf s’il y avait un écroulement des volumes, avoir des volumes équivalents ou supérieurs à ceux de 2011.


Le marché immobilier en 2011 et 2012 vu par les... par Lyon_Pole_Immo

Sur les prix de 2011, quels sont-ils ?

Il y a des marchés à plusieurs vitesses. Il y a d’abord le marché de Paris. Même si là aussi, sur ces dernières semaines, on constate un ralentissement de la hausse; sur 12 mois, nous allons avoir une année exceptionnelle, voire même anormale. Sur Paris intra-muros, on est aux alentours de 20%. Même si il y a visiblement un tassement du rythme de hausse sur les 2 derniers mois, on sera sans doute sur un rythme de 15% sur 12 mois glissants, ce qui reste une hausse très substantielle. Après il y a le marché des villes dynamiques de province, comme Lyon, Bordeaux, Nantes, Montpellier, Nice, Toulouse, où les rythmes de prix sont assez élevés sur 2011. Nous pourrions ajouter à cette liste, car ce sont des marchés qui évoluent un peu de concert, la première couronne de Paris. Sur cette année, dans une ville comme Lyon, on sera sans doute entre 8% et 10%. A côté de ces marchés, il y a tout un tas de marchés qui, en termes de prix, sont en décroissance. Ce sont des marchés dans le nord et l’est de la France, dans le cœur de la Bretagne… Tous ces marchés-là sont en stagnation pour ne pas dire en baisse de prix. Il n’y a toutefois pas d’écroulement des prix, parce que la pierre reste une valeur refuge. Les gens, sauf si il y a nécessité de vendre, ne font pas le sacrifice de casser la valeur de ce qu’ils estiment quant au bien immobilier qu’ils voudraient vendre.

Et pour 2012 ?

C’est un peu difficile de faire des pronostics. Même si le Notariat ne se hasarde pas à donner des chiffres précis en termes de volumes, nous partageons l’analyse faite par un certain nombre d’observateurs du marché immobilier : sur les volumes, nous aurons une baisse de plusieurs dizaines de milliers de vente. Pourquoi ? Il y a un effet un peu « prime à la casse », comme dans l’automobile. Quand il y a eu la fin de la prime à la casse, les marchands de voitures ont vendu moins de voitures. C’est un peu la même chose dans l’immobilier.

Notamment pour le Scellier…

Pour le Scellier, mais pas seulement. Dans l’ancien, suivant si vous vendez avant le 31 janvier ou pas, votre régime sur les plus-values immobilières n’est pas le même. Pour les acheteurs, il y a, dans l’ancien, la fin des prêts à taux zéro. Ce dispositif a été un succès pour l’ancien : il a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer en termes de consommation, ce qui explique sans doute qu’il ait été abandonné. Les acquéreurs qui se sont pressés pour obtenir un prêt à taux zéro en 2011, nous n’allons pas les retrouver en 2012. On s’attend à une baisse dans le neuf, et dans l’ancien, plus particulièrement, en termes de volumes. Sur les évolutions de prix en 2012, il est assez difficile de donner un chiffrage. On va cependant rester avec les mêmes paramètres géographiques qu’en 2011 : nous allons avoir Paris, sa première couronne, et les villes dynamiques de province, où les prix vont se tenir. Il n’y aura pas de baisse des prix. On aura une évolution des prix à la hausse assez faible, sachant que dans ces villes, dans les quartiers moins bien situés, on peut s’attendre à des baisses de prix. Globalement, sur ces grandes agglomérations, on va considérer que l’on va être en évolution positive, même si cette évolution n’aura rien à voir avec celle de 2011. Sur le reste du marché immobilier français, sans être comme en 2008 où nous avions eu des baisses de prix très marquées de l’ordre de 20% à 25%, nous ne croyons pas à des baisses de prix aussi accentuées, mais à des baisses de prix malgré tout prononcées.

Sur l’agglomération lyonnaise, quels sont les secteurs qui ont le plus augmenté, et ceux qui ont a contrario le plus souffert ?

Distinguons d’abord Lyon intra-muros et Lyon extra-muros. Il y a, dans Lyon intra-muros, des quartiers d’excellence que tout bon lyonnais connait. Ce sont Tête d’Or/Saxe, Bourse, Presqu’Ile, Croix-Rousse Centre: ces quartiers, sur l’an prochain, devraient se tenir, comme ils se sont tenus l’an dernier. Après, vous avez un certain nombre d’autres quartiers qui sont à la peine, comme la Duchère. D’autres quartiers vont également toujours avoir un potentiel, comme Charlemagne. Le notariat avait été l’un des premiers à dire que le quartier évoluerait, avec l’effet Confluence, d’une manière très substantielle. Ça s’est vérifié : sur 2011, Charlemagne a été l’un des quartiers où les prix ont le plus augmenté.

A-t-on pu constater sur Carré de Soie, qui est l’un des autres grands projets de l’agglomération, des hausses de prix substantielles ?

Carré de Soie est plus un quartier d’immobilier neuf. Il y a eu un certain nombre de programmes qui se sont réalisés, et qui se sont globalement, avec l’effet Scellier, commercialisés. Que ce soit à l’est ou à l’ouest, les marchés situés dans la couronne immédiate de Lyon intra-muros ont bien fonctionné, même si ce n’est pas sur le même type de biens. Sur des secteurs comme Dardilly, Ecully, Sainte-Foy-lès-Lyon, nous avons eu un marché avec des prix et des budgets assez importants, puisque nous sommes plutôt sur des ventes de maisons. A l’est, nous avons eu un marché dynamique en termes de prix, même si nous ne sommes pas sur les mêmes budgets.






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Commentaires

Comme d’habitude, Maître Pierre Bazaille parle en expert… de la flûte à six trous !

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L’immobilier valeur refuge en hausse infini et exponentielle allez y achetez tout. 😀
On verra si les murs des baraques de 1930 résistent a une deuxième guerre.

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