Les «Zones climatiques locales», pour visualiser la sensibilité aux fortes chaleurs
Cet outil en libre-service permet de visualiser la sensibilité aux fortes chaleur de 12.000 communes de France.
Le Cerema a indiqué mettre à disposition l’outil « Zones climatiques locales » (LCZ). Celui-ci permet d’accéder aux données et cartes indiquant le degré d’exposition au phénomène d’îlot de chaleur des quartiers de 12.000 communes de France. Ce service donne pour tous les territoires un accès gratuit et compréhensible à des données uniformisées, ce qui permet de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle au phénomène d’îlot de chaleur. Le Cerema indique répondre ainsi à un besoin essentiel des territoires et une priorité du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3).
L’évolution du climat en cours – +1,7°C en moyenne en France hexagonale depuis 1900 – s’accompagne d’épisodes de forte chaleur plus fréquents et plus intenses. Le 3e plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) rendu public le 10 mars dernier par le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, retient l’un des scénarios de référence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), pour préparer la France, à savoir une hausse des températures moyennes de 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.
L’outil « LCZ » couvre 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone, soit 44 millions d’habitants (Outre-mer à l’étude en 2025). Il est disponible pour 12.000 communes (sur 34.826 en Hexagone) dont 248 communes de 20.000 à 50.000 habitants, 79 communes de 50 à 100 000 habitants et les 40 communes de plus de 100.000 habitants.
Parmi les enseignements de cet outil, le Cerema note que plus de 5 millions d’habitants vivent dans des quartiers à forte sensibilité aux fortes chaleurs, et plus de 20.000 hectares (200 km2, soit 2 fois la surface de la ville de Paris) de zones bâties sont à forte ou très forte sensibilité à l’effet d’îlot de chaleur et demanderaient des actions d’adaptation importantes. Dans les plus grandes villes supérieures à 400.000 habitants, ces zones représentent près de 20 % des tissus urbanisés. Sur l’ensemble des villes de plus de 20.000 habitants, 4,2 millions de personnes vivent dans des quartiers à forte ou très forte sensibilité, soit 20% de la population totale de ces communes. Sur les villes de plus de 400.000 habitants, 2 millions de personnes vivent dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 50% de la population. Sur les villes de 200 à 400.000 habitants, 350.000 personnes sont dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 18 % de la population. Enfin, on notera que ce taux est de 16% pour les villes de 100.000 à 200.000 habitants, et il est plus faible (7 %) pour les villes de 20.000 à 50.000 habitants
Un pré-diagnostic pour agir
Le Cerema note que ce service gratuit de pré-diagnostic de sensibilité des quartiers d’un territoire au phénomène d’îlot de chaleur est directement utile pour aider les collectivités à la décision. Il permet ainsi de sensibiliser des élus à la lutte contre la surchauffe urbaine dans les projets de renouvellement urbain, et les projets d’aménagement opérationnel en cartographiant la sensibilité de leur territoire : Métropole Européenne de Lille, Rodez Agglomération, Paris Terres d’Envol.
Il permet de réviser un plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) en intégrant les enjeux de lutte contre la surchauffe (Rodez Agglomération, Limoges Métropole). Il permet de nourrir et prioriser des stratégies de végétalisation/ désimperméabilisation et de rafraîchissement urbain (Ville de Libourne, Carcassonne Agglomération), mais aussi de caractériser l'exposition de la ville au phénomène de surchauffe urbaine pour construire des plans d'adaptation (Bourg-en-Bresse, Beauvais, La Roche-Sur-Yon, Grand Reims, Région Sud – Provence-Alpes-Côte-d'Azur).
Il permet ainsi aux acteurs territoriaux d’accéder à un premier niveau d’analyse pour prioriser et focaliser leurs actions complémentaires (diagnostic plus poussé sur un périmètre pré-identifié) entraînant un gain de temps et d’argent. Le service peut être complété d’analyses intégrant des scénarios d’évolution du climat, notamment via les outils « Climadiag chaleur en ville » de Météo France. Le centre de ressources « Plus fraîche ma ville » de l’Ademe propose aux collectivités un espace projet, afin de réaliser des simulations budgétaires et d’accéder à des recommandations techniques. L’ensemble de ces outils et services peuvent faire l’objet d’un accompagnement des collectivités dans le cadre de la Mission adaptation.
Le concept de zones climatiques locales
Le pôle satellitaire du Cerema a développé une méthode basée sur des images satellite à très haute résolution spatiale ainsi que des bases de données ouvertes pour cartographier les LCZ et identifier ainsi les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine et susceptibles de contribuer à l’effet d’îlot de chaleur urbain.
Ce concept se fonde sur une classification géo-climatique des territoires urbanisés, une classification internationalement reconnue, issue de travaux de recherche. Il consiste à découper un territoire en zones uniformes du point de vue de l’occupation du sol (artificialisée ou naturelle), de la structure urbaine, des matériaux, et des activités humaines en supposant que ces zones ont un comportement climatique homogène. Ces zones peuvent s’étendre de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres de large. 17 classes de LCZ permettant de caractériser les territoires ont été définies par des travaux de recherche : 10 classes LCZ « bâties » et 7 classes LCZ « naturelles ».
Il est possible de découvrir le visualiseur cartographique sur le site https://bit.ly/plateforme-LCZ
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