Villeurbanne veut l’encadrement des loyers au 1er janvier
Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, organisait ce jeudi une conférence de presse durant laquelle il a évoqué diverses thématiques.
Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, organisait ce jeudi une conférence de presse. L’occasion pour lui d’évoquer les grands sujets de la rentrée, dont la sécurité, la crise sanitaire et l’ouverture d’un centre de dépistage, mais aussi l’encadrement des loyers ou encore l’étude de la couverture du périphérique.
Une demande pour que le Tonkin soit classé en QRR
Dans un premier temps, le maire a abordé les problèmes de sécurité, suite notamment à la fusillade intervenue fin août et aux descentes de police qui se sont déroulées fin juin et début septembre dans le quartier du Tonkin. «Nous avons avons une très grande conscience de l'exaspération des habitants. Les déplacements que nous avons réalisés avec Yann Combrecque - l’adjoint en charge de la sécurité - au Tonkin, à Grandclément, ou dans d’autres quartiers de la Ville le confortent. Ce qui est aujourd’hui encore signe d’espoir, c’est que le dialogue est encore possible avec les représentants de ces habitants », a-t-il souligné, citant les rencontres avec les collectifs «Tonkin Pai(x)-sible» ou « Le Tonkin en colère ».
«J'ai une très grande lucidité sur le fait que toutes les cartes en matière de sécurité ne sont pas entre les mains du maire. Mais par contre, je ne serai pas un maire qui renverra uniquement l'État à ses prérogatives régaliennes, en disant que la sécurité, c’est votre affaire », a affirmé Cédric Van Styvendael.
Pour lui, il faut ainsi croiser les préoccupations et les moyens d’action. « Nous sommes en train de travailler à l’élaboration d’une stratégie coordonnée de pacification de l'espace public. (...) On a rencontré à de nombreuses reprises tous les acteurs de la sécurité, que soit le préfet de Région, le procureur, les forces de police nationale, les forces de police municipale. Ce qu’on peut se dire quand même, c’est qu’il y a une fenêtre de tir propice à ce que les acteurs se mettent d’accord. Et ce n’a pas toujours été le cas », a indiqué le maire de la ville. « Aujourd'hui, je peux vous l'assurer, nous avons toute l'écoute du procureur, et un préfet qui se veut assez volontariste ».
Ceci a conduit l’édile à demander à ce que le Tonkin soit classé en quartier de reconquête républicaine (QRR), un dispositif qui permet de bénéficier sur un territoire de renfort de police nationale pour traiter les difficultés liées au trafic de drogue et aux nuisances. Il attend une réponse avant la fin de l'année.
Augmentation des effectifs de police municipale
L’autre point concerne l’augmentation des effectifs de police municipale. « Nous manquons aujourd'hui d'effectifs de police municipale : 50 postes ouverts, 39 pourvus, avec un objectif d’aller jusqu’à 75 d’ici la fin du mandat. C'était un engagement durant la campagne. Mais notre principal problème est un problème d’attractivité. Sur le métier, qui n’est pas forcément un métier aujourd’hui très couru, mais aussi sur une forme de « mercato » des policiers municipaux basé sur les capacités des collectivités à jouer sur le régime indemnitaire, à savoir le salaire qui est proposé. Nous avons engagé avec les services des ressources humaines – nous commençons à discuter avec les représentants des syndicats – l’évolution du régime indemnitaire des policiers municipaux pour être plus attractifs».
Soutien au secteur culturel face à la crise sanitaire
Le maire de Villeurbanne a également fait un point sur la crise sanitaire. Il a indiqué que des cas de contaminations de Covid-19 avaient été signalés depuis le 1er septembre dans une quinzaine d’écoles de la ville. Il a notamment annoncé l’ouverture dans la semaine d’un centre de dépistage municipal en accord avec le préfet et l’ARS (agence régionale de santé) et en partenariat avec un laboratoire d’analyse, dans la salle des Gratte-Ciel. Un critère de priorisation pourrait être mis en place, notamment à l’égard de celles et ceux qui assurent la continuité du service public.
Il a par la suite fait un point sur les conséquences économiques de la crise, notamment sur les acteurs du secteur culturel. « Pour la ville de Villeurbanne, nous pouvons d'ores et déjà annoncer que nous allons débloquer un budget d’un million d'euros pour 2020 et 2021 pour l'accompagnement des acteurs culturels Villeurbannais », a révélé le maire.
Cédric Van Styvendael veut un encadrement des loyers au 1er janvier
Selon lui, la crise sanitaire également mis sous les projecteurs des difficultés en matière de pouvoir d’achat. Face à cela, le nouveau maire a souhaité, comme il s’y était engagé lors de sa campagne électorale, engager un processus d’encadrement des loyers, face à l’augmentation des valeurs sur la dernière décennie. « Les loyers ont augmenté de 65 % en dix ans sur Villeurbanne. Celles et ceux qui sont contre l'encadrement des loyers me disent que c'est un faux débat, les loyers sur Villeurbanne sont de 12€ du m², et ça n’a pas beaucoup bougé sur les 5 dernières années. Mais vous savez le diable se cache toujours dans les détails. Certes, le loyer moyen est de 12 € et n'a pas beaucoup évolué sur ces dernières années. Mais par contre, il y a d'autres chiffres qui sont intéressants. Le loyer moyen d'un T1 est lui de 15,7€. Parfois il monte jusqu’à 20€, 21€, 22€ du m². Et les loyers de ces petites surfaces, ce sont souvent des loyers qui servent souvent aux plus modestes, qu’ils soient étudiants, jeunes travailleurs, ou personnes isolées. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cela ».
Il a par ailleurs évoqué les augmentations des prix à la vente dans l’immobilier neuf, avec une hausse de 13,46 % d’augmentation entre 2017 et 2019 sur les prix des logements. On atteint plus de 4.700€ de prix moyen de vente sur la production neuve à Villeurbanne. Selon lui, la barre des 5.000€ pourrait bientôt être franchie sur ce segment.
Dans ce domaine, il s’inquiète également de l’évolution de la charge foncière. « Pendant la campagne, j'avais dit que le mètre carré constructible déplacer 2.500€ le mètre carré. C’est confirmé par le CECIM. L'autre élément qui me préoccupe, c'est que l'on atteint des valeurs que je peux considérer comme délirantes, de l’ordre de 1.800€ le m². Je parle de quelque chose de finalement virtuel, d’un droit à construire. Aujourd'hui, la valeur virtuelle des droits à construire coute plus cher que de construire du logement, puisque le coût moyen du logement, c’est 1.500€ du m². On marche sur la tête ! », a-t-il affirmé.
Approbation nécessaire de l’observatoire des loyers
Il a également pointé du doigt les promoteurs. « Les acteurs de la promotion immobilière ne sont pas raisonnables. C’est ce que je leur ai dit, puisqu’ils ont été nombreux à souhaiter me rencontrer. Puisque la politique qui a été mise en place jusqu'à présent, qui se voulait – je le dis au centre de la Métropole - plutôt une politique du partenariat, de la collaboration autour d’un certain nombre de règles du jeu, ne suffit pas, nous sommes contraints aujourd’hui à prendre des mesures qui visent à encadrer les loyers », a déclaré l’élu.
Mais l'encadrement des loyers ne peut pas, pour être mis en application, être décidé par la seule ville de Villeurbanne. « C'est la Métropole qui doit faire la demande. Le président, Bruno Bernard, l’a fait cet été en demandant un agrément pour pouvoir mettre en place l’encadrement des loyers. Pour autant, la Métropole ne peut pas imposer cela aux villes. Il faut que les villes soit volontaires. Je l'ai dit ce matin : Villeurbanne souhaite que l’encadrement des loyers soit mis en place au 1er janvier 2021. On attend l’approbation du ministre, qui doit agréer l’observatoire des loyers de la Métropole », a indiqué le maire. Celui-ci souhaite que l'encadrement soit mis en place dès l'approbation de celui-ci. « Si nous ne faisons pas cela, les enfants des familles Villeurbannaises qui veulent décohabiter, les jeunes apprentis, les étudiants, sont confrontés à une ville qui n’est plus faite pour eux. Ce n’est pas ma conception de Villeurbanne. Ce n'est pas pour cela que nous avons été élus, faire une ville pour quelques uns qui, petit à petit, éloigne toujours plus loin de la centralité les plus modestes», a expliqué Cédric Van Styvendael.
Outre l’encadrement des loyers, le maire a regretté certaines dérives en matière de prix de sortie à la vente de la part de certains promoteurs, prenant l’exemple de deux opérations pour lesquelles une autorisation avait été accordée. « On contracte avec deux opérateurs des permis de construire conformes au PLU-H. Ils prennent des engagements sur des prix de sortie il y a deux ans à 4.000€ le m². Aujourd’hui, ils reviennent me voir en me disant que ça va plutôt être 5.000-5.200€. Ce n’est pas tenable, ce n’est pas responsable, et ce n’est pas respectueux », a-t-il regretté.
Elargir le territoire zéro chômeur
Cédric Van Styvendael a également indiqué souhaiter l'élargissement du territoire zéro chômeur, actuellement expérimenté à Saint-Jean. Le dispositif connaît une bonne évolution, 83 CDI ayant été mis en place en deux ans, sur un total de 400 chômeurs de longue durée sur le quartier. Le maire veut ainsi que ce dispositif soit labellisé dans un autre quartier que celui de Saint-Jean.
Piétonisation
Le maire a également confirmé la piétonisation définitive du sud de l’avenue Henri Barbusse. « J’ai annoncé que le sud de l’avenue Henri Barbusse ne rouvrirait pas. Je veux lever ici toute incompréhension.» Il a également indiqué que cette piétonisation était une première étape, et qu’à terme la démarche se prolongerait jusque vers la partie nord. « Les retours sont plutôt très bons pour l'instant, y compris des commerçants », a souligné l’édile.
La piétonisation sera également effective devant un certain nombre d’écoles. Deux projets d'interdiction de circulation devant des écoles sont actuellement à l’étude. Parmi les autres chantiers afférents aux écoles, la « débitumisation » des cours d’école a également été mise en place dans un certain nombre d’établissements.
La mairie ouverte à des investissements dans l’Astroballe
Concernant l’Astroballe, suite à l’échec du projet d'Arena à Villeurbanne, et sa réalisation à Décines, Cédric Van Styvendael a indiqué vouloir s’assurer auprès des dirigeants de l’ASVEL de la volonté du club de rester dans l’enceinte villeurbannaise pour une part importante de ses matchs. «Au regard de la réaction des dirigeants à cette décision, nous sommes prêts à envisager des investissements complémentaires qui permettraient à l’ASVEL de jouer une partie importante de ses matchs », a indiqué le maire. « Par contre, si on parle d'investissement, dans la mesure où l’ASVEL a fait le choix du sport business en rejoignant OL Groupe, cela veut dire que l’on va rentrer dans des relations nettement plus financières », avec une optique de rentabilité.
Vers des études pour la couverture du périphérique
Concernant la couverture du périphérique, il a annoncé souhaiter le lancement par la Métropole des études, pour une réalisation à moyen terme. «Je souhaite que les études de préfiguration de ce projet soient menées pendant ce mandat. C'est un projet sur une dizaine d'années (…). Je ne laisserai pas ranger ce projet du côté des utopies», a indiqué le maire.
Dans ce secteur, à côté de la couverture du périphérique et de l’Astroballe, on trouve un troisième projet, celui du parc urbain de 5 hectares le long des berges du canal, qui fait aussi partie du périmètre de Saint-Jean. « Vous commencez à voir se dessiner une forme de continuité urbaine, et un lien assez logique entre différentes briques », a-t-il indiqué.
Le périmètre de concertation du T6 connu
Parmi les autres annonces du maire, Ce dernier a confirmé que le T6 ne passerait pas avenue Henri Barbusse. Le périmètre de concertation sera établi entre l’avenue Paul Verlaine et la station de métro Flachet. Il n’écarte toutefois pas que le fait que le tram puisse passer par l’avenue Barbusse prolongée.
Il s’est par ailleurs félicité du fait que la ligne forte A8 qui permettra de passer notamment par Saint-Jean ou Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin puisse être réalisée sur ce mandat.
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