Dégradation de Moody’s : quel impact sur l’immobilier ? | Lyon Pôle Immo

Dégradation de Moody’s : quel impact sur l’immobilier ?

La dégradation par l’agence de notation de la note de la France n’a pas eu à court de terme d’impact sur le marché obligataire.

L’agence Moody’s a, quelques mois après S&P, dégradé la note de la France. De AAA, la note de la France passe à AA1. En soi, ce n’est pas une surprise : bien que disposant toujours de la meilleure notation, Paris était sous surveillance négative depuis le 13 février dernier. L’agence avait en outre prévenu la semaine dernière qu'elle allait procéder assez rapidement à un réexamen de sa position sur la dette du pays.

Aussi la décision du jour n’a rien d’une surprise, et n’a pas surpris outre mesure les marchés de la dette. Ces derniers ont à peine réagi à la nouvelle. A 9h30, le taux de la dette française, l’OAT 10 ans, était en hausse de 0.02 point, à 2.09%. Or c’est précisément cette note qui influe plus ou moins indirectement sur les taux de crédit immobiliers fixes. A court terme, on peut donc prédire sans trop de difficulté que cette dégradation ne devrait pas se traduire par une défiance accrue sur la dette française.

Des taux d’intérêt toujours bas

Faut-il rappeler que les OAT, les titres de dette française, sont des actifs très liquides, et qu’à ce titre, ils jouissent d’une certaine attractivité pour la plupart des gérants de fonds et investisseurs internationaux. Dans le cadre de leurs arbitrages au sein de la zone euro, ces derniers, qui jugent la situation économique française plutôt bonne au regard de la tenue des autres économies majeures de la zone que sont l’Espagne ou l’Italie, n’ont d’autres choix, pour disposer de taux d’intérêt supérieurs à ceux de l’Allemagne, que de miser sur la France, dont la situation économique, bien que dégradée, s’avère bien meilleure que celle de nos voisins espagnols ou italiens. On peut donc miser, encore pour quelques mois, sur des taux d’intérêt au plus bas, tant sur le front du marché de la dette, que sur le marché du crédit à l’habitat.

Pour autant, est-ce une bonne nouvelle, comme on le lit ici et là ? Certes, la première dégradation de S&P n’avait pas eu d’impact sur les taux d’intérêt payés par l’Etat, et - par ricochet - par l’emprunteur privé. Certes, cela va obliger la France à se réformer plus vite, plus fort, et dépasser certains tabous… Mais au fond, ne faut-il pas voir dans cette nouvelle dégradation le dernier symptôme en date du mal français, qui se traduit notamment par une succession de faux-fuyants politiques sur la question de l’endettement public, et de l’incapacité à réformer un Etat en surpoids ? Les mesures prises suite au rapport Gallois, encensées par certains observateurs, ne doivent pas faire illusion : il faudra bien plus de réformes structurelles profondes, notamment sur le marché du travail, pour que la France redevienne compétitive, et qu’elle regagne en croissance potentielle. C’est, en substance, le message adressé hier par Moody’s.






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