Lyon Gerland, ou la volonté d’un arrimage à l’hypercentre | Lyon Pôle Immo

Lyon Gerland, ou la volonté d’un arrimage à l’hypercentre

Avec l’arrivée prochaine du tramway dans le quartier et le développement de la ZAC des girondins, le quartier, désormais reconnu comme pôle tertiaire majeur, veut se doter d’un vrai cœur de ville.

Avec l’arrivée de la ZAC des Girondins en 2014, Gerland va bénéficier, cette année, au MIPIM d’un effet de loupe indéniable. Il faut dire que ce quartier va bénéficier avec l’arrivée du tramway et des deux futurs ponts – le pont Raymond Barre et celui des Girondins –  d’un arrimage supplémentaire à l’hypercentre de Lyon.

Longtemps considéré par les lyonnais comme un territoire situé « au-delà des voutes » ou un faubourg dédié aux industries, Gerland souffrait jusqu’au début des années 2000 de sa situation enclavée… Dans les années 80, deux projets de ZAC avaient entamé la mue du quartier, la première autour du Parc des Berges du Rhône, et la seconde autour de la Place des Pavillons. Le quartier peinait toutefois à s’imposer, faute d’infrastructure lourdes de transports.

L’arrivée du métro et l’envol du quartier

L’arrivée en 2000 de l’extension du métro B jusqu’au Stade de Gerland va changer la donne. Autour des stations de métro Debourg et Jean Jaurès, certaines réserves foncières sont identifiées : ce sont successivement les ZAC du Bon Lait et des Girondins. Au nord, la mise en service de la halte TER de Jean Macé en 2009 va également permettre d’irriguer de son activité le nord du quartier.

Didier Budin (SDH/LPI)

Didier Budin (SDH/LPI)

Peu à peu, les bureaux remplacent les industries, à la faveur de la reconversion de nombreuses emprises foncières. « Gerland, c’est 500.000 m2 de bureaux dont 200.000 m2 qui ont été livré sur les 10 dernières années » explique le directeur de la Mission Gerland, Didier Budin. Et le potentiel est loin d’être épuisé. « Nous avons une programmation de 150.000 à 200.000 m2 supplémentaires sur les 10 à 15 ans qui viennent » relève-t-il. Il faut dire qu’avec le métro, Quartier Central des Affaires n’est pas très loin. « Avec les 3 ou 4 stations qui nous séparent, on est à moins de 10 minutes de Part-Dieu » note Didier Budin.

Développement tertiaire

Côté tertiaire, plusieurs sous-secteurs se dégagent désormais. Pour Stéphane Jullien, directeur du département bureaux de Jones Lang LaSalle, on en dénombre trois, qui s’étalent du nord au sud : « le secteur historique de Lyon Gerland qui s’est réalisé à travers l’implantation il y a une dizaine d’années des sièges et des clés en main le long de la ZAC du Parc de Gerland, à commencer par Sanofi Aventis, SPMSD, Colas, le secteur de la ZAC Techsud, avec l’implantation de Genzyme qui a lancé le développement de ce secteur, et un troisième secteur, la liaison Jean Jaurès, qui est en train d’exploser ». Au total, Gerland concentre ainsi 12% de l’offre tertiaire du Grand Lyon.sanofi-pasteur-gerland

Surtout le quartier est identifié internationalement dans le secteur de la pharmacie et de la santé. « Spontanément, Gerland a une très forte notoriété auprès de tous les utilisateurs tertiaires du domaine de la santé humaine ou animale. Pour certains, c’est de l’exclusif : de grandes entreprises internationales ou européennes, y compris sur des surfaces modestes, ciblent exclusivement Gerland» explique Stéphane Jullien. Les récents efforts des collectivités, via l’IRT, le P4 ou Accinov, pour affirmer Gerland comme un secteur phare sur ces thématiques semble également porter ces fruits. « Cela renforce de pôle de compétitivité santé. Il y a une volonté d’être à proximité de ces équipement-là, parce que, de manière très pratique, ils en ont l’usage» affirme l'expert. Pour les entreprises du secteur, cette présence forte d’équipements constitue également un critère de choix. Pour autant, cette spécialisation du quartier sur la santé n’empêche pas des entreprises d’autres secteurs de s’implanter sur place. En témoigne l’arrivée notamment sur l’opération Ambre et Opale de la Banque Postale.

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Vides urbains

Si ces pôles sont désormais clairement identifiés par les utilisateurs d’immobilier tertiaire, des vides urbains restent bel et bien palpables, du fait notamment de foncier actuellement en mutation. Si au nord, l’agitation perceptible de la Place Jean Macé commence peu à peu à irriguer le nord de l’avenue Jean Jaurès à la faveur de l’installation de la halte TER, la vie semble, entre ce secteur et la Place des Pavillons, avoir du mal à s’arrimer à de nouvelles centralités. Pas plus dans le secteur de la ZAC du Bon Lait, en voie d’achèvement, que le long du Boulevard Yves Farge. Il faut attendre d’arriver au secteur de la place des Pavillons, de la Halle Tony Garnier et de l’ENS, pour enfin trouver ce noyau de vie, lequel constitue encore aujourd’hui le cœur du quartier de Gerland.

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A la faveur de connexions renforcées avec le reste de l’agglomération - extension du métro, mise en service du pont Raymond Barre vers la Confluence, arrivée du tramway - le secteur Tony Garnier / Debourg / Pavillons devrait d’ailleurs asseoir un peu plus son rôle moteur, à quelques minutes en tramway de la Gare Perrache et du Centre commercial et de la Confluence. A la faveur d’un projet de requalification de l’espace public, la place des Pavillons devrait, de son côté, s’ouvrir un peu plus sur le nord, vers l’avenue Debourg, pour mieux se raccrocher à la trame verte de l’Allée Fontenay, mais aussi aux arrêts de métro et de tramway.

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L’attractivité de Gerland devrait par ce biais se renforcer, et pas seulement pour les entreprises. « Le territoire progresse également en termes de nombre de résidents » souligne Didier Budin. L’enjeu est désormais de doter d’un nouveau cœur de vie entre le secteur Debourg / Place des Pavillons et le secteur Jean Macé, tout en respectant le principe de mixité fonctionnelle entre habitat et implantations tertiaires.

Girondins, un deuxième cœur

ZAC des Girondins (Asylum)

La ZAC des Girondins, à mi-chemin entre Jean Macé et les Pavillons, pourrait constituer à terme ce deuxième cœur, un pôle important au nord de Gerland. Les promoteurs, eux, l’attendent de pied ferme, à l’heure où le foncier public se raréfie dans Lyon intra-muros. Le gisement est, en effet, immense : 17.5 hectares de foncier devraient permettre la création de 2600 logements, dont 70.000 m2 de surface de plancher (SdP) de tertiaire. En comprenant divers projets, dont Ambre et Opale, non intégrés au périmètre de la ZAC, l’offre tertiaire dans le secteur atteint ainsi 100.000 m2 SdP.

La nouvelle zone d’aménagement sera traversée d’est en ouest par un nouvel axe structurant, le cours des Girondins, qui débouchera à l’ouest sur les berges du Rhône, et à l’est dans le secteur du Grand Trou. Des équipements publics, rendus nécessaires par la forte croissance du nombre d’habitants, devraient être mis en place, à l’instar d’une école de 18 classes qui devrait être construite dans le secteur.

A terme, le Pont des Girondins devrait en outre relier la Confluence, à hauteur de la Darse nautique, au nouveau quartier issu de la ZAC. Mais ce projet reste suspendu à l’aboutissement de plusieurs grands projets de l’agglomération, tel que le Contournement de Lyon et le TOP, le maire de Lyon souhaitant en effet que l’édifice ne débouche pas sur une autoroute, comme ce serait le cas actuellement, mais sur un boulevard urbain apaisé. Le pont ne devrait de ce fait pas enjamber le Rhône avant les années 2020. Une perspective de long cours, à l’échelle de temps de la reconquête d’un si grand territoire.

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» Comment la place des pavillons va rejoindre la trame verte






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Commentaires

Ce quartier revient de loin, il faut vite déclasser l’autoroute et réaliser les ponts avec Confluence le plus rapidement possible, c’est une condition essentielle de la réussite de ces deux projets. Espérons que le urbanistes ne ratent pas une deuxième fois la place des pavillons. Et la cité jardin et les nombreux HLM pas terribles, il ne faut pas développer la ville avec des ghettos au milieu. En tout cas, passez d’un quartier carrément mal considéré à un hypercentre recherché, affaire à suivre, cela pourra servir d’exemple, si la greffe prend.

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